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Journal d'un insatisfait
20 mai 2015

Au sujet de la générosité

Je relisais tantôt un ouvrage de Paul Florensky, Le sel de la terre, récits édifiants sur la vie du starets Isidore, et je me demandais finalement pourquoi tous ces parfaits Rinpoches qui viennent nous enseigner ne donnaient pas un tel exemple, plutôt que de donner l'exemple de l'élitisme et faut-il le dire d'un certain égoïsme. En tous cas je n'ai jamais été édifié par leur pauvreté, ni par leur humilité, qui sont peut-être réelles, mais certainement pas manifestes. L'image qu'ils donnent, c'est l'image de personnes pour lesquelles tout le monde est aux petits soins - alors on va me dire qu'ils ne l'ont pas réclamé, mais enfin l'exemple de Saï Baba est tout à fait parlant, si vous laissez faire les disciples, vous allez finir sur un trône en or, tel le roi du monde. Est-ce vraiment l'exemple qu'il faut donner ? Est-ce que ça donne aux gens l'envie d'être meilleurs, de voir quelqu'un sur un trône ?

Il me semble que lorsqu'on voit une personne que l'on estime être un maître, on a envie de lui ressembler. Or, si mille personne veulent se retrouver sur un trône avec une foule de gens aux petits soins, il me semble que la vie va devenir beaucoup plus compliquée pour tout le monde, que si mille personnes veulent donner leurs biens aux pauvres. Parce que les apparences extérieures, c'est ce qui apparaît aux yeux du profane, qui ne voit ni les dharmakayas ni les sambhogakayas. Est-il si difficile de refuser de se faire servir, ou de redistribuer les dons ? Comment une personne ordinaire apprendrait-elle la générosité si elle n'a personne qui puisse lui montrer comment s'y prendre ? Personnellement, je constate que ma générosité a tendance à créer des problèmes, il est évident que je m'y prends mal, je demande donc à voir quelqu'un qui saurait s'y prendre correctement, pour l'objet qui m'intéresse. Et non pas au 19è siècle ou au 20è siècle, mais maintenant, là où je me trouve. Car je ne peux évidemment m'empêcher de penser que les conditions ont changé. 

Par exemple, si on donne de l'attention aux gens, on se fait très vite envahir par quelque chose dont on ne veut pas : leurs histoires sempiternelles, additionnées au refus de changer. Comment faire fructifier l'attention qu'on donne aux gens, en sorte qu'eux-mêmes se tournent vers les autres plutôt que vers leur petit nombril ? Voilà une de mille questions que je me pose.Mais sans doute que pour avoir la réponde à tout cela, il faut être un saint. 

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