Je n'aime pas les groupes

Hier j'ai regardé un excellent documentaire avec Soeur Emmanuelle.

Mais c'est bien là où je vois que nous sommes tous différents les uns des autres. Ce qui l'emplit de joie m'emplit de consternation. Parler de tout et de rien avec des gens en évitant soigneusement tous les sujets spirituels, puisqu'elle précise bien qu'elle refuse de se mêler de la vie spirituelle des gens (et pourquoi pas, quand on voit à quel point ce sont des sujets difficiles). J'ai déjà fait du seva dans divers groupes, c'est très convivial lorsqu'on se trouve avec des indiens par exemple, ou même des français s'il s'agit de petits vieux. Mais d'une superficialité... Ce sont des relations vitales, qui satisfont la grande majorité des gens, parce que la seule chose qui les intéresse, c'est de se sentir acceptés dans un groupe. Pour ma part, j'en ressors plus vide que je n'y entre. J'ai également testé le seva au centre Sainte-Croix du Père Philippe Dautais. Alors là c'est encore mieux, vous arrivez dans la cuisine, on vous regarde comme un intrus, et vous avez presque l'impresson de déranger. On vous adresse à peine la parole, une fois que vous avez épluché une montagne de pommes on vous dit qu'il n'y a plus rien à faire, et vous pouvez dégager, sans remerciements. Ils s'imaginaient peut-être que j'allais manger là le midi, ce qui n'était nullement le cas - il est vrai que ça n'avait pas l'air mauvais.

Bref, je ne peux pas dire qu'aucune de mes expériences de "service" ait été exaltante, même si c'est quelque chose que je fais facilement.

Quand on me parle de l'amour des pauvres envers leur bienfaiteur, cela me fait plutôt penser à l'amour de mes poules quand je les nourris bien. Elles sont tès empressées et se laissent même caresser. Mais enfin, ce n'est pas le genre de relation qui me rend joyeux.

Je sens que je n'ai rien à apporter dans les groupes, même lorsqu'il s'agit d'une tariqa assez spirituelle où les gens sont réellement gentils et ne font pas seulement semblant. Mais partager les petites choses du quotidien ? Le quotidien n'est pas quelque chose que j'ai envie de partager. La vie humaine sous l'aspect du quotidien ne m'intéresse pas. Pour ce qui est du quotidien c'est quelque chose que je partage mieux avec les plantes qu'avec les gens, peut-être parce qu'elles changent plus vite que les gens, et que j'y vois plus de qualités divines. Elles n'ont guère de conversation, mais la plupart des gens n'en ont pas davantage, tout en réclamant bien plus d'énergie, alors au final...

Le type de relation dont je rêve n'existe quasiment pas sur cette terre, bien que cela semble être la règle au Ciel, lorsqu'on y parle de communion des saints. Je me demande combien de millions d'années d'évolution il va encore falloir pour y arriver, à supposer que ça soit possible.