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Journal d'un insatisfait

25 décembre 2017

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25 octobre 2015

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Adresse de mon nouveau blog : http://science-mystique.fr/wordpress/

14 août 2015

Petites considérations de 5h du matin

Le Lopön doit se demander pourquoi tous les gens ne traversent pas les murs – je plaisante à moitié, il y a une histoire de ce genre avec Milarepa je crois. Quelqu’un lui disait qu’il était un grand sorcier de traverser les murs, et lui même répondait que c’était les gens qui étaient de grands sorciers de ne pas le faire -. De fait, la clarté étant chose naturelle, on attribue à tout le monde celle qu’on peut avoir, et on ne comprend pas que cela soit si peu répandu.

Hier donc je regardais une autre vidéo de ma comique préférée, Isabelle Padovani, et la fin résume tout mon dilemme. Elle parle d’un tableau qui se trouve en face d’elle, explique son sentiment par rapport à ce tableau, et puis explique qu’une autre personne pourrait avoir un autre sentiment très différent et conclut que la vie c’est ça : ne pas juger, mais partager pour s’enrichir. Ne pas déclarer que le tableau est beau ou laid, mais simplement partager son sentiment et laisser les autres libres du leur. Beau programme et dans le principe, j’y souscris. Mais qu’est-ce que je fais si quelqu’un me dit : »Moi, je bats mes enfants tous les jours. Je trouve ça génial » ? Est-ce que je lui réponds « Ah oui ça a l’air cool » ? Ou si quelqu’un me dit « Regarde je me suis coupé un doigt, c’est joli non » ? De fait, c’est à peu près à cela que j’assiste tous les jours, et je ne trouve pas ça merveilleux du tout.

Un jour dans le train par exemple, nous avons discuté avec des parents qui empêchaient leur fille de trois mois d’esquisser le moindre mouvement. Dès qu’elle essayait de faire quelque chose par elle-même, d’acquérir une mobilité, ils la remettaient sur le dos, la plaçaient systématiquement en position d’impuissance. Imaginez que vous soyez couché sur le dos et qu’une grande main vous empêche systématiquement de vous lever ou de vous tourner ? Que va-t-il se passer ? Vous allez lutter pendant quelque temps, et puis votre cerveau va se résigner et vous allez devenir un légume. Un autre jour, nous avons vu un enfant plus âgé qui avait subi un traitement similaire, et qui à 8 mois se tenait à peine assis (alors que l’âge normal c’est 5 mois). 3 mois de retard de développement cérébral à 8 mois, je ne vous fais pas le tableau pour la suite. Car si certaines capacités ne sont pas acquises au moment où elles doivent l’être, c’est tout le développement de l’individu qui est compromis.

Par exemple, le cerveau des enfants développe la perception naturelle de la grammaire à l’âge de 3 ans. Leur cerveau se met à organiser les mots d’une façon complexe. On s’est aperçu que si pendant des siècles on avait pris les sourds muets pour des débiles mentaux, c’est parce qu’à cet âge précis ils n’avaient pas suffisamment de vocabulaire pour que cette capacité se développe. Mais qu’après c’était irrattrapable. Un sourd-muet qui n’avait pas développé la grammaire à 3 ans ne rattraperait jamais véritablement son retard quels que soient ses efforts. Il resterait toujours en dessous du potentiel qui était le sien à la base. On a résolu le problème en leur apprenant un langage par gestes, et on s’est aperçu qu’avec cela, ils développaient la compréhension de la grammaire à 3 ans, comme tout le monde. (Des yeux pour entendre : Voyage au pays des sourds). Je sais même qu’il existe des méthodes d’apprentissage qui font que des mongoliens peuvent devenir surdoués. On découvrira sans doute un jour que ce n’est pas leur capacité qui est si faible que cela, mais qu’à force de les traiter comme des débiles ils le deviennent.

Je me suis écarté de mon sujet. Je voulais dire que lorsque je vois des parents maltraiter leurs enfants, que ce soit en les empêchant de bouger, en les empêchant d’apprendre, en leur donnant n’importe quoi à manger, en les collant devant la télé, j’estime que ce sont des criminels, et je ne peux pas rester de boa. On va peut-être me dire « Ah oui mais c’est comme ça, c’est la vie ». Celui qui dit cela est à peine plus développé qu’un reptile, il n’est pas au courant qu’il y a une âme et un esprit dans les corps humains. Et aujourd’hui c’est la plupart des gens, grâce justement au type d’éducation que je décris ci-dessus. Alors bon, on va me dire que justement, ce sont des victimes. Mais le fait qu’on ait été maltraité ne justifie pas qu’on maltraite les autres, précisément parce qu’on a une âme, qui transcende tous ces aléas. Il n’existe aucune religion où l’on « excuse » quelqu’un qui rejette Dieu sous prétexte qu’il aurait eu une enfance difficile. Le rejet de Dieu c’est l’enfer, non pas plus tard, mais ici-même, c’est comme ça, qu’on en soit conscient ou non, qu’on le fasse exprès ou non. « Nul n’est censé ignorer la loi », c’est vrai à 100% en matière spirituelle. La miséricorde ne consiste pas à pardonner aux ignorants, mais à ceux qui se repentent d’avoir été ignorants. « À celui qui a on donnera, à celui qui n’a pas on prendra même ce qu’il a« .

Bref, avec toutes ses thérapies et pratiques spirituelles, Isabelle (une surdouée faut-il le rappeler) n’a jamais commencé à voir la mauvaise volonté qui était en elle. Elle n’a jamais souhaité de mal à son voisin, ni à qui que ce soit. C’est vraiment merveilleux. Parce que ce que je constate pour moi, c’est que lorsqu’on n’est pas dans la joie de Dieu, on ne peut que vouloir le malheur des autres. Et c’est absolument normal, parce que c’est une situation insupportable. Alors bien sûr, les gens sont blindés contre cette souffrance, et le mal reste souterrain, sauf quand on leur ordonne d’aller garder des Juifs dans un camp de concentration. Là tout à coup, le malaise a tout latitude pour s’exprimer. Il faut lire les livres de Charlotte Delbo. Et si l’on pense que les SS qui ont fait cela étaient des fous, c’est qu’on est soi-même semblable à eux. Ce sont des gens ordinaires qui ont fait cela, des gens comme on en voit plein la rue. L’homme qui ne connaît pas Dieu ne peut pas avoir de référence interne. Sa référence, c’est la loi, l’usage, etc. Si la loi dit tout à coup qu’on peut tuer des gens, alors c’est licite.

C’est uniquement quand on a conscience du mal qu’on veut faire qu’on peut commencer à l’éviter. Si je prends conscience que je déteste une personne, je peux commencer à essayer d’être gentil avec elle avec quelque chance de ne pas être un hypocrite. Dans une vidéo, Isabelle discute avec une femme au sujet de son compagnon qui l’insulte etc… L’histoire c’est que le compagnon de la fille est devenu infernal et violent quand elle a commencé à s’intéresser à la spiritualité. La conclusion d’Isabelle c’est « Ah le pauvre homme, il est si malheureux, il souffre tellement… tu comprends, il ne peut pas accepter ton évolution » mais on voit dans son expression qu’elle a un mépris total pour lui, dont elle n’est absolument pas consciente. Plus que cela, elle pousse la fille à avoir le même mépris. Mon interprétation, c’est que la fille a commencé à se sentir très supérieure du jour où elle a commencé à faire de la « spiritualité » et qu’elle ne s’est pas privée de faire savoir à son copain qu’il était une merde. Il est donc devenu violent, et quelque part, il a eu raison, parce que cette conne est devenue comme les SS d’Auschwitz, sauf que son arme n’est pas une mitraillette, c’est les livres de spiritualité.

J’ai constaté 9 fois sur 10 que quand une personne se met à faire de la spiritualité, elle s’en sert pour enfoncer les autres autour d’elle. Et c’est absolument normal. Mais encore faudrait-il en prendre conscience, au lieu d’amplifier le mouvement. Moi, effectivement, je méprise les plagistes, les débiles qui font pétarader leur grosse moto, les caissières qui mâchent des chewing-gums, les cons qui ont le portable vissé à la main, les vieux qui ont des chiens qui passent leur temps à vous aboyer dessus… Mais s’il y en a un qui vient me raconter ses malheurs (quand on va aux Urgences, on trouve toujours quelqu’un qui se plaît à vous raconter ses malheurs), je vais l’écouter. Parce qu’à partir du moment où on peut prendre conscience du fait qu’on déteste les gens, et de la cause de ce sentiment qui est la perte de Dieu, on commence à prendre conscience que sous ce rapport on n’est pas tellement plus avancé qu’eux. Et si on l’est, cela se traduit forcément par le désir d’être gentil, qui pendant un certain temps peut parfaitement coexister avec le mépris, puisque ce sont deux parties de soi différentes. Celui qui est bon, c’est le psychique, celui qui déteste, c’est l’être terrestre (mental/vital/physique). Tout cela n’est intégré que chez les saints. Avant, on est partagé. Si on n’est pas partagé, c’est qu’on est réduit à son être terrestre, maquillé en gentil.

10 août 2015

De la connaissance de Dieu

La destructuration des cerveaux est galopante. Plus ça va, plus je croise d’interlocuteurs dont la pensée me fait l’impression de petits lambeaux qui flottent au vent. Certains scientifiques disent que c’est la faute aux SMS…
Et c’est vrai que je ne vois guère comment le Saint-Esprit va régler la question (ce qui nous est promis depuis des lustres), sauf à violer toutes les lois qui font que l’univers tient debout. On ne transforme pas un crapaud en cheval de course.
Je pense que cette espèce de croyance dans le fait que « Dieu » va faire quelque chose pour sauver la situation au mépris de toutes les lois d’interdépendance, est l’autre versant de notre tendance à générer des idées maladives autant que fausses sur la nature de Dieu.
Il y a quelques années déjà je m’étais posé la question : »Que serait ma connaissance de Dieu si je n’avais rien lu à son sujet ? ». Rien. Ce qui voulait dire que ma connaissance était nulle, car ce ne sont pas des lectures mal comprises qui peuvent nous donner la connaissance de Dieu. Etonnamment, si je me posais la même question aujourd’hui, la réponse serait différente. Au fond, notre connaissance de Dieu est exactement ce qui nous reste une fois que nous enlevons toutes nos idées à son sujet. Et c’est bien à partir de ce reste qu’il nous faut avancer, car en réalité c’est quelque chose qui se développe à partir de l’intérieur. 
Quand je regarde le Cheikh Nazim, je me rends compte qu’il est bête. Mais ça n’est pas un problème, parce qu’il est très expressif, ce qui signifie que son âme a acquis une véritable substance. Il paraît que pas mal de gens le tiennent pour un faux maître, mais pas moi. Qu’il n’ait pas de sphère intellectuelle ne préjuge pas de sa réalisation. De toutes façons, les maîtres qui sont une puissante sphère intellectuelle semblent la minorité. Cela dit, on voit que les gens qui ne lisent pas, et qui essaient de se développer de l’intérieur, échouent lamentablement. Les lectures devraient nous servir à développer de la substance, mais pas des idées, alors que c’est le contraire qui se produit. Les livres sont une malédiction quand ils nous font développer des idées, une bénédiction quand ils nous font développer de la substance. Castaneda est un bon exemple. Si on s’en sert pour essayer de connaître quelque chose, on devient complètement fou. Si on s’en sert pour se constituer des paysages intérieurs, c’est un bon usage. Par contre si on croit pouvoir éviter les livres, on se trompe (sauf cas très particulier), car l’homme, justement, n’a pas de substance en propre. Le cas des enfants-loups le prouve.
Ce soir je lisais les Pensée d’Anna Schäffer, et ce qui m’a frappé c’est qu’elle n’avait absolument aucune idée sur Dieu. Elle ne faisait que décrire son expérience, une expérience qui comparée aux pensée sublimes d’Aurobindo ne va pas loin semble-t-il. Mais en même temps, on sent que derrière la répétitivité de son expression qui est en réalité totalement impuissante à décrire quoi que ce soit, il y a un univers, qui est juste indescriptible. Et quelque part, je peux comprendre. Elle a son Jésus comme j’ai mes amis imaginaires, et c’est strictement la même chose, sauf que c’est bien plus développé chez elle. Il n’y a rien de plus à aller chercher. Il faut se constituer des amis imaginaires, dans des terres pures imaginaires, et creuser là-dedans. C’est à cela que se résume toute notre connaissance de Dieu, au final. C’est cela qui conduit à l’omniscience, aussi étrange que ça puisse paraître, parce que l’amour de nos amis imaginaires développe la clarté, aussi minables soient-ils, et la clarté nous dévoile l’interdépendance. Je veux dire que mes amis ne sont ni Jésus ni Marie, mais je me suis rendu compte que la « grandeur » de Jésus et Marie sont secondaires, en tant que ce sont des idées. Imaginer un Jésus immense qui serait le roi de l’univers est finalement préjudiciable, parce que c’est un exercice du mental. On s’en fiche du roi de l’univers. Ce qui est important, c’est de l’aimer. C’est l’amour qui dévoilera le grandeur, et non pas la grandeur qui va provoquer l’amour. Alors pourquoi l’aime-t-on ? Juste parce qu’on a envie d’avoir un ami.  

24 juillet 2015

L'état du citadin

Il me semble que l’on pourrait, dans le constat de notre chute, aller plus profondément, ce qui nous montrerait qu’il n’est pas si facile de s’en sortir, ni soi-même, ni les autres. C’est à mon sens, en creusant les causes sous les causes, qu’on peut trouver la sortie. Le constat de la situation n’est pas suffisant, il faut trouver en soi de quelle façon notre substrat psycho-physiologique a été corrompu pour avoir une idée des vrais remèdes, qui ne soient pas juste des remèdes de la pensée, mais qui soient des remèdes de l’être tout entier.
Je vais donc illustrer mon propos par un exemple très simple. Le corps subtil est formé de souffles vitaux (pranas), entre autres, qui prennent chez l’être ordinaire la forme des sensations et des pensées. Considérons la forme subtile d’un homme qui aurait vécu toute sa vie dans la nature. Qu’est-ce qui se présente à ses sens et à ses yeux ? Des formes harmonieuses, organiques, présentant une unité sous jacente, reflétant la création comme acte simple (où tout est interdépendant). Il perçoit des milliards de détails, jusqu’à l’infini, mais tout est ordonné, unifié. Considérons maintenant la forme subtile d’un citadin. Il voit partout des angles, et ses sensations sont atomisées en millions de détails (non pas en milliards) qui n’ont pas d’unité entre eux. Par exemple, un couloir de métro avec x panneaux publicitaires. Il y a un très grand nombre de détails qui ne sont pas liés par une unité sous-jacente. Ce ne sont que des constructions mentales. Autrement dit, la notion d’infini se perd d’un côté (rien à voir avec un arbre ou une prairie on le nombre de détails est réellement infini et peut être perçu comme tel), tandis que la notion d’unité se perd de l’autre côté. Aucun rapport nécessaire entre le sol, les murs, les pubs, le petit et le grand… Alors que chaque détail dans la nature nous apprend quelque chose et nous parle de l’harmonie divine (la forme tourmentée d’un tronc nous parle du vent, des petits insectes qui le rongent, de la pluie ou de la sécheresse, de l’aspiration de l’arbre lui-même à grandir et à se développer…), la pub Yves-Saint-Laurent ne nous parle que de la bêtise humaine. Quelles seront les capacités spirituelles comparées d’un homme ayant vécu dans le premier milieu ou le second ? La neuro-physiologie nous montre qu’une fois que le cerveau est structuré de travers, ce n’est pas une mince affaire que de le remettre à l’endroit. Les enfants ayant subi quotidiennement la télé sont sous-développés, neurologiquement, il paraît que c’est irréversible. Je pense personnellement que les énergies divines peuvent accomplir tous les miracles, puisqu’elles peuvent transfigurer un corps physique en corps de lumière, mais en premier lieu, comment un homme en qui l’harmonie divine ne s’est pas gravée faute de l’avoir jamais contemplée, va-t-il jamais contacter ces énergies ?
Si l’on prend la mesure de ce réel problème, on comprend pourquoi les traducteurs actuels ne comprennent pas ce qu’ils traduisent. Normalement, quand on lit un texte mystique, il se traduit dans le corps, donne lieu à une expérience. Mais si le corps n’a pas la souplesse ni l’unité requises, ça ne peut pas fonctionner.
Je pourrais ensuite disserter sur la façon dont certaines entités investissent les corps zombifiés où il n’y a réellement plus personne, la conscience étant éparpillée en millions de débris, pour leur donner des expériences de fausse réalisation qui en font des agents de l’idéologie moderniste, mais c’est un autre sujet.

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22 juillet 2015

Spiritualité et fièvre de l'or

L'autre jour, en réfléchissant avec un ami, il nous a semblé que tous les maîtres qui avaient essayé d'aider les Occidentaux avaient déchu. Par exemple C* Rinpoche qui à son arrivée en France était un vrai bon pratiquant, pratiquant l'humilité, la chasteté et la pauvreté. 15 ans plus tard, il était payé 3000 euros par mois pour presque rien et un scandale éclatait dans la sangha parce qu'il avait couché avec 8 filles (au moins), obligé une à avorter. Il y a eu aussi swami A, qui était tout lumineux la première année où il est venu en France, quelques années plus tard il avait tout perdu. Ou encore Amma, dont les vidéos montrent qu'elle se ternit année après année, sans parler du livre de Gayatri. On peut aussi penser à Trungpa et Deshimaru morts alcooliques - certainement parce qu'ils étaient conscients de leur déchéance. Si des vrais maîtres arrivent à chuter, on n'imagine même pas le cas de pauvres Occidentaux qui se croient réalisés et qui font profession d'aider les gens moyennant finance : ceux-là deviennent des abîmes de perversité, des satrapes du démon. De fait, j'ai noté que toute personne à qui j'écris et qui fait commerce de quelque chose se fait un devoir de me rejeter le plus loin possible, le plus vite possible. Dès qu'on a quelque chose à vendre, on se met à mentir pour plaire aux gens, car personne ne supporte la vérité. La corruption qui en résulte est inimaginable, parce qu'il s'agit je pense de choses sacrées.  Comme le dit Mère, l'argent le pouvoir et le sexe sont aux mains des asûras, et pour les reprendre de leurs mains, il faudrait avoir un pouvoir spirituel inimaginable. Pour elle, l'argent cesserait d'être dans les griffes du démon le jour où l'humanité serait guérie de sa perversion sexuelle. Ce qui veut dire jamais.
A l'inverse les maîtres qui se portent le mieux sont ceux qui n'aident absolument personne (parmi les Occidentaux), mais tout de même les lignées vont disparaître, parce qu'ils réclament de l'argent en échange de ce rien. Si eux ne sont pas atteints par la fièvre de l'or, on peut constater que leurs successeurs potentiels le sont, le ver est dans le fruit et ce n'est qu'une question de temps. On voit d'ailleurs que tous les ordres monastiques sont en train d'abandonner la prière pour le business. Le monastère bénédictin de la Pierre-qui-Vire a construit une centrale hydraulique qui lui permet de revendre 1 million de Kw/h par an à EDF. Les autres rivalisent d'inventivité pour éditer des livres, fabriquer des fromages et des confitures... il y en a même qui vendent des poulets. Et ceux qui fabriquent du fromage, on se demande ce qu'ils font des veaux et des biquets.

15 juillet 2015

Confiance en Dieu

La plupart des théistes font reposer leur confiance en Dieu sur des croyances non vérifiées. "Dieu veille sur nous" "Tout se passe toujours pour le mieux" etc. Il suffit de regarder l'Histoire pour voir que tout cela est vraiment très relatif. On peut lire l'histoire de tel saint qui a soigné les pestifiérés sans attraper la peste, mais on peut aussi lire l'histoire de Saint Damien de Molokai qui a attrapé la lèpre en soignant les lépreux. Dans son cas tout va bien, il est devenu saint. Mais j'aimerais savoir combien d'histoires on ne nous rapporte pas, de gens qui ont soigné les lépreux ou les pestiférés en croyant que Dieu les protégerait, et qui sont morts de la maladie en maudissant ceux qui leur avaient raconté ça, si ce n'est Dieu lui-même ? Je pense qu'il y en a eu, mais bien sûr on ne nous en parlera jamais, ça ferait mauvais genre.
Quoi qu'il en soit, il y a bien sûr beaucoup de gens qui ont conservé leur confiance quoi qu'il arrive, mais la foi est toujours inférieure à la vision. Car au fond, qu'est-ce qui va enraciner la confiance, sinon la vision de l'interdépendance ? L'acte créateur est un acte simple, autrement dit tout à une cause, Dieu n'a pas fabriqué une usine à gaz. Et la loi qui permet que l'univers tienne ensemble, c'est la loi du karma. Ibn Arabî dit que le premier degré de la confiance en Dieu, c'est de marcher sur l'eau, voler etc... Je suis assez d'accord avec lui. Il y a dans ces faits un certain degré d'omniscience qui je pense autorise un certain degré de confiance. Pour ma part je manque beaucoup de confiance, mais c'est parce que ma vue est trop restreinte. Jusqu'à présent, tout semble s'enchaîner avec une certaine logique dans mon existence, mais j'aurais tendance à postuler un plan supérieur de causes qui pourrait bien rompre tout ce bel enchaînement. Quoi qu'il en soit, si j'ai pu demander à Dieu de m'envoyer des grâces imméritées (ce dont il s'est heureusement gardé), je ne le demande plus. Je veux subir les conséquences de mon ignorance afin de pouvoir me corriger, parce que rien d'autre ne me corrigera.
Aujourd'hui, les gens passent leur temps à chercher des grâces imméritées, en sorte qu'ils comprennent de moins en moins comment les choses fonctionnent. C'est la conséquence logique du fait de devoir se soutenir par des croyances naïves et des conceptions de Dieu très grossières, qui ne peuvent être corrigées que par certains épreuves. Aux grâces imméritées succèdent donc des sortes de grâces "négatives" chez ceux qui sont vraiment sincères.

Je prends un exemple simple. Beaucoup de gens se croient sauvés du fait qu'ils ont eu une grâce qui leur a montré l'amour divin. A partir de cette grâce il érigent une construction mentale qui leur dit que puisque Dieu est amour, ils seront sauvés. Ce qui est faux. Dieu ne peut pas sauver quelqu'un qui le fuit, et il faut bien le dire, dans notre nature à peu près tout le fuit. Mais ils ont un tel besoin de croire en leur salut que pour sortir de cette illusion créée par le mental, ils ont besoin d'une grâce qui va les persuader qu'en réalité ils sont damnés. Une fois qu'ils comprennent enfin que le salut dépend uniquement de leur degré de purification, et qu'ils sont loin du compte, les anges chargés de les sortir de l'illusion les laissent tranquilles, et ils sont rendus à leur réalité. Si quelqu'un évite de créer ces constructions mentales, les anges destructeurs d'illusions vont le laisser tranquille.
Pour ma part, ayant reçu peu de grâces imméritées, je me suis forgé peu d'illusions, en un sens on peut donc dire que ma foi est faible, mais le peu que j'ai, je sais pourquoi je l'ai. Cela dit il m'est particulièrement pénible de voir que les gens se sont tellement bourré la tête de croyances mentales qu'ils sont imperméables à la vérité et qu'il est impossible de les aider. Ils ont lâché la proie pour l'ombre, et comme le discours officiel dérive de plus en plus, l'ombre s'écarte de plus en plus de la proie... 

8 juillet 2015

Le scandale de la grâce inaccessible

Ecrit sur un blog qui prétend que la grâce est accessible à tous, l’auteur a écrit 50 livres :
Après avoir lu un certain nombre de pages de votre blog, j’ai réussi à mettre le doigt sur ce qui à mon sens est inacceptable dans le discours que vous tenez, et je tiens à vous en faire part. Au fond, toute la logique que vous exposez suppose une grâce d’appel, c’est très clair quand on vous lit, et c’est très clair dans votre cas. Quelque chose vous a été donné, à partir de quoi vous avez travaillé. Et vous dites aux gens de faire la même chose.
Ce que vous semblez ne pas voir, c’est que cette chose n’est donnée qu’à une minorité, mais qu’il existe en dehors de cette minorité des personnes qui la voudraient et ne l’obtiennent jamais. J’en connais, je vis avec quelqu’un dont c’est le cas. C’est une personne qui a beaucoup plus de qualités que la moyenne, qui a donné beaucoup de son temps pour l’Eglise (chantre pendant dix ans), qui est faite pour obtenir cette grâce et qui pourtant ne l’obtient pas. En conséquence de quoi des sites comme le vôtre auraient tendance à la tourner contre la religion. Car, quel est l’effet d’un discours comme le vôtre ? Vous avez un assoiffé perdu dans le désert, qui voit passer des gens qui ont reçu la manne divine, qui chantent et qui dansent, mais qui sont bien incapables de l’aider. Quand il fait part de son désarroi, on lui répond qu’il suffit de demander pour recevoir. Eh bien non, ça ne marche pas comme ça.
Cette personne n’est pas la seule dans son cas. A dire vrai, si elle est dans cette situation, c’est à cause de moi, car je suis là tous les jours pour lui rappeler que l’expérience de Dieu est quelque chose de bien réel, et non pas le mensonge qu’on voit partout. Si je n’étais pas là, elle aurait choisi la même solution que les autres, qui consiste à mentir. En effet, que font les pauvres lorsqu’ils ne supportent plus de voir parader les riches ? Ils décrètent qu’eux aussi, ils sont riches. L’esprit humain est ainsi fait que, lorsqu’on lui montre une chose qu’il ne peut obtenir, il finit par rêver l’avoir obtenue, pour ne plus avoir à faire face à cette souffrance. C’est ainsi que nous sommes entourés de personnes qui prétendent vivre en Dieu alors qu’elles n’ont pas la moindre idée de ce que c’est. Comment je le sais ? C’est très facile. Il suffit de voir comment la personne réagit devant les épreuves. Si elle ne remercie pas le Seigneur, et si au contraire elle se plaint de sa situation, c’est qu’elle est bien loin de vivre en Dieu. Eh bien vous allez être très étonné, mais je connais très peu de gens qui rendent grâce pour les épreuves qui leur sont envoyées.
Au final, la situation est donc la suivante : une minorité de privilégiés, qui ont reçu une grâce « inexplicable » (qui à mon avis leur a été obtenue par la prière d’un saint) et bien entendu imméritée, et en face d’eux, une majorité de malheureux qui ne sont ni pires ni meilleurs, mais qui n’ont tout simplement pas eu la même chance. Les saints sont de moins en moins nombreux et il y a de plus en plus de travail. Pouvez-vous concevoir un instant l’injustice de cette situation ?
Je suis certain que vous pensez que l’inégalité matérielle est inacceptable, mais que dire de l’inégalité spirituelle, qui est mille fois pire ? Vous êtes le premier à dire que vivre sans Dieu est le pire des malheurs, et pourtant j’ai le sentiment que vous vous en accommodez mieux que des inégalités matérielles, parce que vous faites partie des heureux élus. Sinon vous sauriez la souffrance que peuvent causer des témoignages comme le vôtre, qui n’ont pas le pouvoir de donner ce dont ils parlent – en tous cas j’ai vu la réaction de mon amie à la lecture de votre site, je sais qu’elle était perturbée -.
Il n’y a que deux voies pour sortir de cette impasse : prier pour les autres, afin de leur obtenir la grâce en question – mais ça n’a pas l’air si facile -, ou bien réfléchir à ce qu’ils pourraient faire pour que la grâce se déverse naturellement sur eux. Cette deuxième voie n’a jamais été explorée par le passé, on estimait sans doute qu’il y avait suffisamment de saints et c’était probablement vrai. Mais aujourd’hui, la situation est devenue critique. Il y a de plus en plus d’assoiffés et de moins en moins de porteurs d’eau. Et les assoiffés sont systématiquement conduits dans le désert, égarés par le discours dominant qui continue à supposer une grâce initiale qu’ils n’auront jamais pour la plupart. Il y en a qui l’obtiennent, on trouve partout des témoignages, mais il y en a encore plus qui ne l’obtiennent pas, ou pas en quantité suffisante. Ceux-là n’écrivent pas leur témoignage, comme on s’en doute, et puis comme je l’ai dit plus haut, la plupart ne se doutent même pas de leur misère – et qui aurait la force de reconnaître qu’il est nu dans un pays où tout le monde se prétend bien habillé ? En plus d’être isolé, Il se retrouverait humilié par les autres qui auraient bien trop peur de se reconnaître en lui.
Voilà donc ce qui est proprement scandaleux : que ceux qui n’ont pas bénéficié de la prière d’un saint soient égarés par les heureux élus, et trompés au point de ne plus être capable de voir leur situation. Que ce soit volontaire ou non, ce sont les faits. Les élus font semblant de croire que les assoiffés reçoivent eux aussi la grâce, sous prétexte que personne ne peut juger du for intérieur et que Dieu est dans tous les coeurs, mais c’est aussi tellement pratique de faire semblant que tout va pour le mieux, et de ne pas voir la misère de ces personnes.
Ce que j’en dis au final, c’est que ces élus ne sont pas aussi élus qu’ils le pensent, sans quoi ils ne se protégeraient pas ainsi de la souffrance des autres, et ne laisseraient pas à Dieu le soin de régler le problème. Ils feraient tout pour essayer de changer cette situation. Ils ne feraient pas les malins comme ils le font en présentant des méthodes « à la portée de tout le monde » qui ne marchent en réalité que pour les élus, ils insisteraient au contraire sur la souffrance de l’existence humaine et la difficulté d’obtenir son salut, comme l’ont fait les Pères du désert. Ils passeraient leur vie à pleurer jusqu’à ce qu’ils obtiennent le pouvoir de faire descendre la grâce sur les autres, comme font les saints.

6 juillet 2015

Les nouveaux chrétiens

C’est terrible, parce qu’on peut s’apercevoir qu’une immense majorité de chrétiens a perdu le sens réel au profit d’une sorte « d’intelligence poétique » qui leur fait écrire de bien jolis textes dénués de sens. C’est ainsi qu’hier je suis tombé sur le guide pratique de la prière chrétienne, qui est tout à fait dans l’air du temps et tout à fait vide en même temps. C’est très joli, on y apprend que Dieu nous aime et que la prière consiste à aimer Dieu. Qu’est-ce que Dieu ? Qu’est-ce que l’amour ? Apparemment, c’est le sentiment que nous en avons, alors que, je l’ai montré ailleurs, rien ne saurait être plus faux que ce sentiment. Mais chez les chrétiens modernes, on se fonde sur le sentiment que nous avons de Dieu et on estime qu’il va s’auto-améliorer tout seul, par la grâce de Dieu. C’est comme si l’on considérait qu’il soit possible de téléphoner à une personne en se trompant de numéro. Il y a là je pense une très grand erreur théologique concernant l’homme et Dieu, où l’homme est considéré comme un ange, éclairé directement, et donc sans liberté, avec une boussole qui le ramène automatiquement à bon port.
Or le sens de la liberté humaine, ce n’est ni la liberté de faire tout ce qu’on veut (ce qui est l’autre nom du péché), ni la liberté de se rendre esclave de Dieu, ou pas seulement. C’est la liberté de choisir les lumières divines que nous allons manifester. On comprendra aisément que, pour que ce choix soit possible, aucune ne doit être imposée, présente à l’origine. A la base l’homme est donc un récipient vide de lumière directe, contrairement aux anges, qui n’ont pas la possibilité de déroger à leur fonction. Ou même aux animaux, qui sont effectivement investis d’une lumière divine si on les observe bien, mais ils ne peuvent pas choisir. Un poisson ne peut pas devenir un oiseau, alors que l’homme peut être tout ce qu’il veut. C’est pour cette raison qu’il a pu nommer tous les animaux : il avait la capacité de discerner les Noms divins dans la création.
Bref, il découle automatiquement de ce que j’ai dit plus haut que nous n’avons pas la science infuse. Adam l’avait peut-être, mais il n’avait pas de mental, il n’était donc pas en état de choisir réellement ce qu’il allait manifester, ou seulement d’une façon très obscure. Le mental nous a donné cette capacité de désirer ce que nous n’avons pas, sauf que nous avons cru qu’il pouvait nous le donner, et nous nous sommes mis à rêver notre vie. De fait, le mental peut nous montrer ce que nous ne possédons pas et nous suggérer les moyens pour l’atteindre, de même qu’il peut nous indiquer comment nous équiper pour gravir l’Everest, mais ensuite, ce n’est pas lui qui grimpe.

Dans toute cette littérature chrétienne dont je mentionne un exemple plus haut, c’est le mental qui grimpe. Le résultat c’est qu’il n’y a pas de réalisation, seulement de beaux rêves. Il suffit pour s’en rendre compte de regarder où le bât blesse, car c’est toujours au même endroit. Le chrétien moderne veut les consolations, et la souffrance lui fait horreur. Alors bien sûr, il sait que le Christ a montré les saintes voies de la Croix, mais c’est un mystère qui lui échappe totalement – et d’ailleurs il se justifie de son ignorance en disant que justement, c’est un mystère. Mais enfin, quand on le vit, ce n’est plus un mystère, et cela devient même assez limpide. Et ceux qui le vivent sont aisés à reconnaître, tous les propos des mystiques et des Pères du Mont Athos indiquent cette joie devant les épreuves. « Vous attendiez une parole de lumière qui n’est pas venue. Ou si elle est venue, vous ne l’avez pas trouvée. Et moi qui suis obligé de vous répondre : ce n est pas dans la lumière d’une parole qu’il faut chercher la lumière. La lumière d’une parole c’est encore du créé, de l’éphémère, du néant. Si nous nous y attachons nous restons en route, nous n’atteindrons jamais le terme. Voilà pourquoi Dieu fait aux âmes qu’il aime la grâce de la leur refuser. Il les laisse dans la nuit. Et c’est la nuit qui devient la lumière : Et nox iluminatio mea in deliciis meis. La vraie lumière brille dans les ténèbres« . Dom Augustin Guillerand Silence Cartusien.
Mais cela, c’est inaudible, parce que ça demande une transmutation du corps physique, et le prêtre ordinaire, celui qui éduque les croyants, n’a pas la moindre idée de cette alchimie. Et ça n’ira pas en s’arrangeant. Comme les études le montrent, les gens deviennent de plus en plus inaptes intellectuellement, or pour trouver le chemin en l’absence d’un saint qui prie pour nous, cela demande des capacités qui ne sont plus trop de ce monde. Ce qui était monnaie courante il y a un siècle, un cerveau à peu près en état, est devenu l’exception. Les gens ont été amputés de leur faculté imaginative par la télé, de leur faculté de concentration par la dispersion, de leur bon sens par la folie ambiante, et sans ces trois choses, il est impossible d’arriver à rien.

3 juillet 2015

« Soyez doux et humbles de coeur »

Il y a des prêtres catholiques qui semblent vouloir aller manger dans la gamelle des évangélistes. Un ami m’a demandé ce que je pensais du Père Roger Paulin qui paraît-il est très populaire. Pour ma part, je trouve qu’il a tous les défauts, et surtout celui de contredire le fond de son discours par la forme. Il nous parle de douceur, mais ses gestes sont durs. Et puis surtout on ne peut pas décider d’être doux et humble de coeur, c’est comme si on décidait d’être saint. Il en est le meilleur exemple finalement, puisqu’il pense manifestement savoir ce que c’est, et même avoir ces qualités, alors qu’il manifeste précisément le contraire, l’agitation du vital, la dureté, la moquerie…
Mon ami m’a répondu « Pourtant les gens disent qu’il leur fait beaucoup de bien ». Mais que signifie la parole des gens ? Prenons le blog de M*,
chrétien orthodoxe ordinaire, dans les récits sur sa conversion, on dirait vraiment une bonne personne, on a en vie d’y croire, à son histoire. C’est parce qu’il parle de lui. Mais dès qu’il se met à parler des autres, du monde, on voit qu’il a vraiment la détestation chevillée au corps, à un tel point qu’il pas la moindre idée qu’elle est là. De certains, on dit « il ment comme il respire », ce qui signifie que la personne le fait si naturellement qu’elle n’en a pas conscience. Malheureusement beaucoup de chrétiens haïssent comme ils respirent. Ils vont se justifier en disant qu’ils haïssent le démon, mais le démon n’est pas un objet, le démon c’est la haine. Comme je l’ai dit ailleurs, les anges ne sont pas des gens, ce sont des énergies conscientes, ils sont à Dieu ce que la palette de peinture est au peintre. Et tous les hommes ont également la faculté de s’en servir. Le démon n’est pas une personne à abattre, c’est une couleur que nous utilisons sitôt que nous détestons quelque chose. Pour s’en débarrasser, il n’y a pas le choix, il faut se rendre compte que nous adorons détester, que nous chérissons véritablement le démon. Alors, faisons un pas de plus et chérissons-le de tout notre coeur. Puisqu’il n’y a que Dieu qui peut aimer, la conséquence est évidente.
Voici une vidéo d’un humble de coeur, bien qu’il soit prétentieux d’en juger, mais enfin, il a passé trois ans avec un saint et cela se voit. Ses écrits le manifestent également.

SKITE SAINTE FOY - Monastère Orthodoxe en Cévennes


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